Vous vous sentez illégitime ? Vous doutez de vos compétences ? Syndrome de l’imposteur : et si ce n’était pas vous le problème ?

Publié le 28 avril 2025 à 14:33

Voici comment reprendre confiance au travail, lisez ceci avant de tout remettre en question. Cet article a pour but de vous aider à vous reconnaître dans des situations précises et à développer vos compétences pour dépasser vos blocages.

Vous êtes compétent (e), engagé (e) et pourtant, une petite voix intérieure vous murmure que vous ne méritez pas votre place. Que tôt ou tard, quelqu’un va s’en rendre compte. Si vous vous reconnaissez dans ces pensées, vous n’êtes pas seul(e). Ce phénomène a un nom : le syndrome de l’imposteur.

Dans cet article, je vous propose de le comprendre, de l’identifier dans votre quotidien professionnel et surtout, de vous en libérer. En tant que coach professionnelle certifiée, passionnée par l’accompagnement humain, j’ai vu ce syndrome miner la confiance de personnes brillantes. Il est temps de reprendre le pouvoir sur votre carrière !

Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?

Ce n’est pas une pathologie mais un mécanisme psychologique identifié pour la première fois en 1978 (par 2 psychologues Pauline Clance et Suzanne Imes). Il se manifeste par un doute permanent sur nos compétences et une incapacité à s’approprier nos réussites et ce, malgré des vraies preuves concrètes de nos réussites !

Les pensées typiques d’un imposteur :

  • « Je ne suis pas assez qualifié(e) pour ce poste. »
  • « C’était de la chance, pas du mérite. »
  • « Je vais finir par être démasqué(e) : ils vont s’en rendre compte »

Plusieurs études révèlent qu’environ 70 % des professionnels ressentiront un jour ce sentiment d’imposture au cours de leur carrière. Il touche particulièrement les perfectionnistes, les personnes en reconversion, les jeunes managers et les profils hautement compétents qui élèvent la barre très haut pour eux-mêmes (et parfois par ricochet pour les autres).

Identifiez ce syndrome dans votre quotidien professionnel

Pour mieux l’appréhender, posons nous une question toute simple : dans quelles situations professionnelles le syndrome de l’imposteur se manifeste-t-il le plus souvent ?

Scénario 1 : La promotion inattendue

Marie, 32 ans, vient d’être promue manager d’équipe dans une entreprise industrielle. Elle a été reconnue pour son expertise, mais depuis sa nomination, elle ne cesse de douter ! Elle passe ses soirées à relire ses mails, à anticiper les moindres erreurs et à se comparer à son prédécesseur.

Pensée typique : « Ils vont vite se rendre compte qu’ils ont fait une erreur en me choisissant. »

Scénario 2 : Le freelance débutant

Benjamin, développeur de sites web, se lance en freelance. Il obtient ses premières missions, mais chaque contrat signé est source d’angoisse. Il se demande s’il saura vraiment répondre aux attentes, s’il ne s’est pas survendu.

Pensée typique : « Je ne suis pas un vrai pro, je joue à faire semblant. »

Scénario 3 : Le changement de secteur

Julie, ancienne experte RH, devient formatrice indépendante. Bien qu’elle ait 10 ans d’expérience, elle entre dans une nouvelle posture. Elle se sent comme une débutante, doute de sa légitimité et c’est vraiment difficile pour elle de prendre la parole devant un public. Elle doit faire des efforts permanents pour se sentir compétente.

Pensée typique : « Qui suis-je pour me prétendre experte ? »

Les impacts du syndrome de l’imposteur sur notre carrière

Ce syndrome peut freiner considérablement notre développement professionnel, même s’il reste invisible de l’extérieur.

Voici quelques signaux d’alerte :

  • Auto sabotage : vous refusez des opportunités par peur de ne pas être à la hauteur.
  • Surinvestissement : vous travaillez trop pour compenser un sentiment d’illégitimité.
  • Manque de visibilité : vous n’osez pas prendre la parole, vous vous cachez derrière les autres.
  • Dépendance à la validation externe : vous avez besoin d’être rassuré(e) en permanence.
  • Épuisement émotionnel : la charge mentale est énorme car vous jouez un rôle.

Bonne nouvelle : ce n’est pas une fatalité

Ce syndrome de l’imposteur est une croyance limitante que l’on peut transformer.

Croyance limitante de quoi s’agit-il ? c’est une pensée que l’on tient pour vraie et qui ne l’est pas, elle nous limite dans nos actions et freine notre développement ou épanouissement. Elle agit comme un filtre inconscient sur notre perception de nous-même ou du monde. Par exemple, on me propose une promotion et au lieu de m’en réjouir, je pense aussitôt : « je ne suis pas faite pour manager » ; cela peut m’empêcher d’avancer dans ma carrière alors que je suis réellement compétente et qu’il faudrait que j’accepte cette promotion ! De même, croire    « je dois être parfait pour être crédible » pousse à l’épuisement et alimente ce syndrome de l’imposteur

Je vous propose un accompagnement pas à pas, basé sur l’expérience du coaching professionnel, pour vous aider à le surmonter.

  1. Reconnaissez et nommez le syndrome

Le simple fait de mettre des mots sur ce que vous ressentez est un acte puissant. Notez les moments où ces pensées apparaissent, identifiez les déclencheurs : nouvelle mission, évaluation, prise de parole en public, …

Astuce de coach : tenez un journal de bord. Chaque fois que vous doutez de vous, écrivez la situation, ce que vous avez pensé, ressenti et ce qui s’est réellement passé. Cela va vous permettre de prendre le recul nécessaire pour bien évaluer la situation et la façon dont vous l’avez vécue.

En savoir plus sur la prise de recul lisez ou relisez mon article sur ce sujet : https://www.ashvattacoaching.fr/blog/2268113_les-bienfaits-meconnus-de-prendre-du-recul-au-quotidien

  1. Distinguez les faits et vos croyances

Le syndrome repose sur une confusion entre ce que vous croyez et ce que vous savez objectivement. Remplacez les jugements internes par des faits concrets indiscutables (sans jugement de valeur).

Par exemple, cette croyance émerge : « Je ne suis pas assez bon (ne). »
Fait : « J’ai été sélectionné (e) pour ce projet parmi 4 candidat(e) s. »

Exercice concret : faites une liste de vos réussites, même les plus petites. Reprenez vos mails de remerciement, vos retours clients, vos évaluations. Ce sont vos preuves. Pensez à les relire de temps en temps pour vous mettre du baume au cœur.

  1. Apprenez à accueillir vos émotions

La peur, le doute, l’angoisse de ne pas être à la hauteur sont normales. Elles montrent que vous sortez de votre zone de confort. Le problème n’est pas la peur, c’est la croyance qu’elle signifie que vous êtes un imposteur ou relisez mon article sur ce sujet si besoin : https://www.ashvattacoaching.fr/blog/2210089_gere-tes-emotions-facile-a-dire

Pratique recommandée : une nouvelle fois, je vous recommande d’adopter la méditation de pleine conscience dans votre quotidien. Elle vous permet de prendre de la distance avec vos pensées. 10 minutes par jour suffisent pour observer vos pensées sans y croire et sans vous y attacher.

  1. Développez votre petite voix intérieure positive

Remplacez votre critique intérieur par un coach intérieur. Ce coach, c’est la voix bienveillante qui vous soutient au lieu de vous juger. Elle est là pour vous encourager, pour vous booster, elle vous aime et vous soutient.

Exercice de reprogrammation :

  • Phrase limitante : « je vais échouer. »
  • Nouvelle croyance : « j’apprends et je progresse. »

Répétez ces nouvelles phrases comme des mantras ou un sankalpa choisi par vous et surtout pensez-y avant des moments importants de votre vie ! (cf mon article sur le sankalpa :

https://www.ashvattacoaching.fr/blog/2295488_sankalpa-la-cle-pour-transformer-votre-pratique-de-yoga-et-votre-vie )

  1. Osez demander du feedback

Les personnes touchées par le syndrome de l’imposteur évitent souvent les retours par peur d’être jugées. Pourtant, un feedback bienveillant est un levier puissant de progression.

Conseil pratique : Après chaque mission ou tâche importante, sollicitez un retour de vos collègues, clients ou N+1. Posez des questions concrètes comme :

  • Qu’est-ce que tu as particulièrement apprécié dans mon intervention ?
  • Que pourrais je améliorer selon toi ? sans oublier de le remercier car il vous aide à avancer !
  1. Cessez de vous comparer

La comparaison est le carburant du syndrome de l’imposteur. Vous vous jugez en vous comparant aux belles réussites des autres, sans connaître leurs doutes ni leur parcours.

Reformulation : au lieu de « Il (elle) est bien meilleur (e) que moi », dites « son style est différent. Que puis-je en apprendre ? ou en retenir ? »

Apprenez à vous inspirer plutôt qu’à vous diminuer.

  1. Célébrez vos succès

Prenez l’habitude de reconnaître vos victoires. Trop souvent, vous passez à la tâche suivante sans intégrer ce que vous avez accompli.

Rituel concret : Chaque vendredi, notez trois choses dont vous êtes fier(e) dans votre semaine. Partagez-les si possible avec un collègue, un ami ou votre coach.

  1. Entourez vous de soutien

Sortir du syndrome de l’imposteur demande parfois un accompagnement. Le coaching professionnel permet de prendre du recul, d’identifier ses talents, de définir un nouveau rapport à la réussite.

Vous pouvez aussi rejoindre des groupes de pairs, des réseaux d’entrepreneurs, ou des cercles de femmes/hommes en leadership. Partager vos doutes ou vos expériences dans un cadre bienveillant est un levier puissant de transformation.

  1. Adoptez une posture de croissance

Le syndrome de l’imposteur repose souvent sur une vision figée des compétences : soit on est bon, soit on ne l’est pas. Or, les compétences s’apprennent et évoluent au fil du temps.

Adoptez la posture d’apprenant :

  • Je ne suis pas censé(e) tout savoir.
  • J’ai le droit de me tromper.
  • Chaque expérience me fait grandir.
  1. Redonnez du sens à votre travail

Quand on doute de soi, on oublie parfois pourquoi on a choisi ce métier. Reconnectez vous à votre mission, à l’impact que vous avez autour de vous.

Exercice de recentrage : écrivez une lettre à votre « moi du futur » dans laquelle vous décrivez comment vous avez surmonté vos doutes, ce que vous êtes devenu(e) et l’impact que vous avez dans votre environnement professionnel.

En résumé : vos clés pour vaincre le syndrome de l’imposteur

Étape

Reconnaître

Clarifier

Ressentir

Reprogrammer

Demander

Cesser de comparer

Célébrer

S’entourer

Grandir

Donner du sens

Objectif

Mettez un nom sur le phénomène

Distinguez les faits et vos croyances

Accueillez vos émotions avec bienveillance

Cultivez votre voix intérieure constructive

Cherchez des retours objectifs

Concentrez-vous sur votre propre chemin

Valorisez vos réussites

Bénéficiez de regards extérieurs

Apprenez continuellement

Reconnectez vous à votre mission et à votre chemin

Vous n’êtes pas un (e) imposteur(se), vous êtes un être en évolution

Le syndrome de l’imposteur n’est pas un signe de faiblesse. C’est souvent le marqueur d’un niveau d’exigence élevé, d’une volonté de bien faire et d’une conscience de soi développée. Soyez attentif (ve) et veillez bien à ce que cette conscience ne se transforme pas en saboteur intérieur !

Rappelez vous : vous avez le droit de douter mais vous avez surtout le droit d’apprendre, d’évoluer et de réussir.

Et si vous souhaitez aller plus loin, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un coach professionnelle certifiée. Un regard extérieur peut transformer vos croyances et faire émerger vos talents.

Ajouter un commentaire

Commentaires

hourat
il y a 2 mois

bonjour, article bien écrit, très intéressant et qui nous donne des pistes à suivre.